Manifestation de colère en FranceA LA UNE MONDE 

France : Un adolescent tué par la police à Nanterre, les autorités craignent un embrasement des villes

Un jeune conducteur de 17 ans a été tué par balle après un refus d’obtempérer, mardi 27 juin à Nanterre, dans la banlieue de Paris. La garde à vue -pour homicide volontaire- du policier soupçonné d’avoir tué le jeune automobiliste a été prolongée ce mercredi. Des violences ont émaillé la soirée et une partie de la nuit de mardi à mercredi plusieurs communes de la banlieue parisienne.

Un coup de colère que les politiques s’efforcent d’éteindre ce mercredi matin. Le président Emmanuel Macron, en déplacement dans le sud de la France, a fait part de l’« émotion » de la Nation après la mort d’un adolescent de 17 ans, tué par un policier lors d’un refus d’obtempérer, a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. 

Le président français Emmanuel Macron a jugé « inexplicable » et « inexcusable » la mort d’un adolescent de 17 ans tué par un policier à bout portant la veille près de Paris, souhaitant « que justice passe ».  « Rien, rien ne justifie la mort d’un jeune », a affirmé le chef de l’État, évoquant « l’émotion de la nation toute entière » et témoignant de son « respect et (de son) affection » à la famille de la victime. « Nous avons un adolescent qui a été tué, c’est inexplicable, inexcusable et d’abord ce sont des mots d’affection, de peine partagée et de soutien à sa famille et à ses proches », a déclaré Emmanuel Macron aux médias. la justice a été saisie, et « il faut que justice se fasse » a martelé le président.

Le porte-parole du gouvernement a lancé un « appel au calme » tandis que le drame a entraîné dans la nuit des violences urbaines à Nanterre et ses alentours. Elisabeth Borne réclame, elle, une « exigence absolue de vérité ».

Les tensions restent vives

Les tensions restent vives au lendemain de la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi 27 juin lors d’un contrôle de police à Nanterre, en banlieue parisienne. Plusieurs personnalités ont exprimé leur vive émotion après la mort de Nahel.  Les autorités appellent au calme et craignent un « embrasement », après les émeutes qui ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villes de France. 

Nahel, adolescent de 17 ans, a été tué par la police mardi 27 juin après un refus d’obtempérer. Les faits ont été filmés par un passant, la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux a provoqué une vive émotion et de nombreuses réactions.

De nombreux rappeurs ont notamment réagit à la mort de Nahel. « Une pensée pour Naël (sic) #Nanterre », a écrit sur Instagram le plus gros vendeur du rap tricolore, Jul. Le Marseillais de 33 ans a accolé à son message un poing levé et une colombe. L’autre star du rap marseillais, SCH, s’est également exprimé sur Twitter, disant apporter « tout (s)on soutien » aux proches de Nahel ainsi qu’à « nos quartiers ». 

Mercredi matin, le capitaine de l’équipe de France de foot Kylian Mbappé a également exprimé sa colère, qualifiant l’incident d’« inacceptable ». « J’ai mal à ma France », a-t-il encore écrit.

J’ai mal à ma France. 💙🤍💔💔💔
Une situation inacceptable.
Tout mes pensées vont pour la famille et les proches de Naël, ce petit ange parti beaucoup trop tôt.

Dans le contexte de forte émotion et de violences dans plusieurs villes françaises, le gouvernement a lancé un « appel au calme » pour éviter un embrasement dans les banlieues défavorisées où la mort d’adolescents a souvent été le détonateur d’émeutes urbaines. « Il faut du calme partout parce que nous n’avons pas besoin d’avoir en effet un embrasement », a déclaré le chef de l’État.

Depuis Marseille, mercredi en début d’après-midi, Emmanuel Macron a appelé au calme et a dénoncé un acte « inexcusable » et « inacceptable ». Le président a exprimé son « émotion », lors d’une prise de parole attendue. « La justice a été immédiatement saisie. Je souhaite qu’elle fasse son travail dans le calme, que ce travail requiert pour que la vérité puisse être faite dans les meilleurs délais et que, évidemment, nous soyons tous informés et que la justice passe », a déclaré le président en déplacement à Marseille.

Une bavure policière qui divise la classe politique française

De son côté, la Première ministre Elisabeth Borne a mis en cause l’intervention de la police à l’occasion des questions au gouvernement au Sénat. « Les images choquantes, diffusées hier, montrent une intervention qui ne semble manifestement pas conforme aux règles d’engagement de nos forces de l’ordre », a déclaré la Première ministre.

C’est une bataille rangée qui a débuté dans le monde politique. D’un côté, il y a la droite, l’extrême droite et une partie du camp présidentiel qui rappellent que le drame est, selon elles, d’abord dû au refus d’obtempérer du jeune homme décédé et qui soutiennent les forces de l’ordre. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, évoquait ce matin « les blessures psychologiques » du policier qui a tiré. De son côté, Marine Le Pen estime que les propos d’Emmanuel Macron sont « très excessifs » et « irresponsables ». « Est-ce que l’acte est inexcusable ? Est-ce qu’il est inexplicable ? C’est à la justice de répondre », a fait valoir la candidate malheureuse à la présidentielle. « Le président est prêt à oublier les principes constitutionnels pour tenter d’éteindre un potentiel incendie », a insisté la patronne des députés RN.

Pour la gauche et les écologistes, ce drame est « insupportable » et dénoncent de leur côté un problème de doctrine policière. Les tirs et les morts lors de refus d’obtempérer sont en effet en forte hausse depuis la réforme législative de 2017. « C’est une américanisation de la police » a déploré ce matin la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier. Le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon avait lui appelé hier soir à « entièrement refonder » la police. « La question, c’est d’essayer d’enrayer cette spirale de violence qui, au final, ne se retourne que contre les quartiers, contre les équipements, contre tous ceux qui vivent, qui travaillent et qui étudient. Nous ne lâcherons pas. Je pense que dans ce pays, nous disposons de suffisamment de moyens pacifiques pour faire entendre notre message. Nous voulons la justice pour Nahel et nous l’aurons, c’est un engagement », a réagi, de son côté, le maire de la ville, Patrick Jarry (Divers gauche).

repris par King 3A.N

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